Résumés des intervenant.es > Pascal Nicolas-Le Strat

La recherche-action bénéficie de riches antériorités qui signent une continuité mais elle est aussi bousculée par l’émergence de « nouvelles » épistémologies qui mettent au cœur de leur proposition des méthodologies de l’égalité, que ce soit les épistémologies féministes, décoloniales ou écosophiques. La recherche-action se réengage donc dans le moment contemporain entre nécessité (Comment mieux habiter démocratiquement nos milieux de vie ? Comment un faire recherche peut-il y contribuer ? Avec quelles méthodes ?) et espoir (Comment la recherche-action peut-elle contribuer au développement des communs / à la constitution du commun ? Avec quelles dispositions et quels dispositifs?). La recherche-action est donc éprouvée par de nouveaux défis, dans des sociétés où les inégalités et les injustices frappent violemment. Dans quelle mesure crée-t-elle des opportunités pour expérimenter et vivre de « nouveaux » droits ? Le droit de mener l’enquête ; le droit de s’informer à propos de questions qui importent ; le droit de faire récit et, donc, de faire histoire à partir des expériences mineures ou minorisées, parfois ouvertement déconsidérées ; le droit de prendre la parole et de prendre l’écriture avec ses mots. Au-delà d’une méthode, la recherche-action doit donc se réengager en tant que praxis afin de faire face à ces aspirations démocratiques et égalitaires, une praxis au sein de laquelle savoirs de recherche et savoirs d’expérience, savoirs professionnels et savoirs militants, savoir formalisés et savoirs vécus peuvent dialoguer entre eux, se confronter démocratiquement et s’éprouver réciproquement dans un rapport égalitaire.